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Page:Dallet - Histoire de l'Église de Corée, volume 1.djvu/506

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confessa le plus glorieusement le nom de Jésus-Christ, fut Simon Kim. Voici, sur sa vie et ses souffrances, les quelques détails qui nous restent aujourd’hui.

Simon Kim Ie-saing-i, d’autres disent Ie-sieng-i, était d’une famille honnête du district de Sie-san, province de T’siong-t’sieng. Il avait un caractère noble et courageux, et possédait une fortune considérable. Ayant été instruit de la religion avant l’arrivée du P. Tsiou, il abandonna presque aussitôt tous ses biens et ses esclaves, quitta son pays, ses parents, ses amis, et se retira avec son frère cadet Thaddée, au district de Ko-san, dans la province de Tsien-la. C’est là qu’il eut des rapports avec le prêtre, près duquel il séjourna plusieurs fois. À la persécution de 1801, il fut signalé comme un des principaux chefs des chrétiens, et de nombreux satellites furent lancés à sa poursuite. Ils circulèrent dans toutes les directions, portant avec eux son signalement, et pendant plus d’un an que durèrent les recherches, il serait difficile de rapporter toutes les privations et souffrances que Simon eut à endurer pour se dérober à leurs perquisitions. Sa femme avait été arrêtée, et elle ne fut relâchée qu’un an après, à force d’argent.

Pour se mettre mieux à l’abri, et subvenir à son existence, Simon prit le parti de se faire marchand ambulant, et s’étant à cet effet associé à des païens, il eut le courage, au plus fort de la persécution, de leur prêcher l’évangile ; il réussit même à en convertir quelques-uns. Mais ne pouvant trouver, dans cette position, le temps et la liberté de se livrer aux pratiques de piété, il l’abandonna bientôt, et se retira à Me-rou-san, dans la province de Kieng-siang, pour s’adonner à la culture. Il y fut suivi par quelques-uns de ses prosélytes qui, émigrant avec leurs familles, y formèrent avec lui un petit village chrétien. Le zèle de Simon lui fit encore opérer quelques conversions dans le voisinage ; mais, forcé d’émigrer de nouveau à plusieurs reprises, il alla enfin s’établir dans le district d’Oul-sin, province de Kang-ouen. La persécution s’étant élevée dans la province de Kieng-siang, il fut dénoncé à An-tong, par un chrétien qui avait été domestique chez lui, et les satellites de cette ville vinrent le saisir, emportant en même temps tout ce qu’ils purent de ses effets. C’était à la quatrième lune de l’année 1815.

Simon, arrivé à la prison, y trouva beaucoup de chrétiens prisonniers, qui, dans ce temps de famine, souffraient horriblement de la faim. Il eut la pensée de réclamer auprès du mandarin les nombreux effets que les satellites avaient pillés. Celui-ci, soit par compassion, soit pour épargner les fonds de la préfecture, fit