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de Carle Vanloo.

Il choiſit pour la décoration des trumeaux & deſſus de porte du Cabinet du Roi onze ſujets dans la Jéruſalem délivrée, du Taſſe, & réunit dans ces morceaux l’enthouſiaſme du grand Poëte aux graces du Peintre excellent. Tous les Gens de goût rapportent, que ces Tableaux ſont la plupart dignes d’admiration. La force & la fraîcheur du coloris y font excellentes & les grâces du Deſſein, ſurtout dans les têtes de femmes & d’enfans, y ſont jointes à l’exécution la plus précieuſe. Tel eſt le jugement qu’en porte un bon connoiſſeur.[1]

La réputation de C. Vanloo lui procura tout à la fois la connoiſſance du grand Sommis, l’Amphion de l’Italie & l’avantage d’épouſer Chriſtine Sommis, la Philomele de Turin.[2] Ce mariage menagé par le Dieu des Talens, fut célébré par un fameux Poëte dans les Vers ſuivans, qu’il adreſſa à la nouvelle Epouſe :

Que ne puis-je à ton air, ô charmante Chriſtine,
 Diſoic Vanloo, joignant ta voix divine,
Sur la toile animer ton goſier enchanteur !
 Mais l’Art réſiſte à mon envie.

  1. Voyage d’Italie par M. Cochin, I. vol. pag. 14.
  2. Philomele fut changée en Roſſignol.