Page:Dante - L’Enfer, t. 2, trad. Rivarol, 1867.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


NOTES SUR LE VINGT-HUITIÈME CHANT


[1] Le poëte rappelle ici cinq grands combats tous donnés dans la Pouille. Celui de Turnus et d’Énée ; la bataille de Cannes ; celle que Robert Guiscard, un des fils de Tancrède de Hauteville, remporta en 1070 sur les habitants même de la Pouille ; celle où Mainfroi perdit la vie contre Charles d’Anjou, frère de saint Louis ; enfin la victoire décisive du même Charles contre Conradin, neveu de Mainfroi et dernier rejeton de la maison de Souabe. Cette victoire fut attribuée aux conseils d’Alard, vieil officier français, qui, au retour de la Terre-Sainte, s’était attaché au service de Charles d’Anjou.

[2] On est un peu scandalisé de voir Mahomet et son gendre Ali traités si misérablement.

[3] Mahomet s’intéresse au sort d’un abbé Dolcin, né à Novare, qui, se voyant persécuté par son évêque, s’enfuit sur les montagnes du Trentin, où il attroupa 3 à 4,000 personnes, en leur prêchant la communauté des biens et celle des femmes. On le poursuivit sur une montagne escarpée, entre Novare et Verceil, et on affama sa petite armée. Il fut pris et condamné au dernier supplice, qu’il souffrit avec grandeur, plutôt que d’abjurer sa doctrine. Quelques-uns de ses disciples, et sa femme, qui était jeune et belle, imitèrent sa constance. Dolcin était fort éloquent pour son siècle ; il avait été nourri et élevé par un prêtre savoyard ; et, ayant un jour été surpris faisant un vol, il s’était enfui à Turin. Il écrivit contre l’inégalité des conditions et contre l’Église ; il voulut ramener les hommes à l’état qu’on nomme pure na-