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L’ENFER.

Or c’était le matin : sous les nocturnes voiles
Le soleil se levait, entouré des étoiles
Qui brillèrent au ciel quand le divin amour
Dans la profonde nuit fit éclater le jour ;
Et l’heure et la saison me donnaient la pensée
De prendre l’animal à la peau nuancée,
Quand un fauve lion dans le sentier sauta,
Et s’avançant vers moi soudain m’épouvanta :
Il venait, il venait, en secouant la tête,
Et l’air semblait trembler autour de cette bête ;
Puis une louve maigre, avec ses blanches dents,
Et ses deux yeux luisant comme charbons ardens,
Fit battre encor plus fort mon cœur dans ma poitrine,
Et je perdis l’espoir de gravir la colline.
Et pareil à celui qui, couvant un trésor,
Pleure, crie et se plaint lorsqu’on lui prend son or,