Page:Dante - La Divine Comédie, 1829, trad. Deschamps.djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
10
L’ENFER.

Mais toi, dont le regard si triste m’apparaît,
Pourquoi retournes-tu vers cette âpre forêt,
Au lieu de t’efforcer de gravir la colline,
Principe de tout bien et de grâce divine ? »

Et moi, plein de respect, et le front rougissant :
« Es-tu donc ce Virgile et ce fleuve puissant
Qui sur le sol Latin, libre en sa fantaisie,
Épand à larges flots la belle poésie ?
Ah ! que le grand amour qui m’a fait te chercher,
Et sur ton livre saint si long-temps me pencher,
Me serve auprès de toi ; toi, le flambeau fidèle
Des poètes futurs ; toi, mon vivant modèle ;
Toi, mon auteur, mon prince et mon maître et seigneur,
Dont j’ai pris l’art divin qui m’a fait tant d’honneur !