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ses canzoni. La science ne l’attira pas moins que les arts et les lettres. Il visita dans sa jeunesse les Universités de Bologne et de Padoue, peut-être durant son exil celles de Crémone et de Naples, mais certainement celle de Paris, où il s’appliqua particulièrement à l’étude de la théologie[1].

On a dit que, jeune encore, il entra dans l’ordre des Frères mineurs, et qu’il le quitta avant d’avoir fait profession. Mais ce fait, rapporté par un seul biographe[2], est plus que douteux.

Pressé par ses amis de se marier, il épousa Gemma, de la famille des Donati. Si l’on en croit Boccace, que d’autres contredisent sur ce point, le caractère fâcheux de Gemma rendit cette union peu heureuse. Dante eut d’elle six enfants, cinq fils et une fille, qui reçut le nom de Béatrice. Elle prit le voile dans le couvent delia Uliva de Ravenne. Trois de ses fils moururent jeunes. Pierre, l’aîné, acquit quelque réputation comme légiste, et écrivit, ainsi que son frère Jacopo, un commentaire sur la Divina Commedia.

En des temps aussi agités que ceux où vivait Dante, il était impossible qu’il ne prît pas part aux affaires publiques. Né d’une famille Guelfe, il combattit à Campaldino contre les Gibelins, auxquels, proscrit par ces mêmes Guelfes, il s’unit dans la suite. On le retrouve encore dans la guerre contre les Pisans. Également distingué par sa prudence et sa fermeté, on le consultait avec empressement dans les conjonctures importantes. Suivant quelques-uns de ses biographes, il fut quatorze fois envoyé comme ambassadeur près de différents princes, et, en 4300, du 13 juin au 15 août, on le trouve au nombre des Prieurs, la première dignité de la république. Ce fut la source des malheurs de tout le reste de sa vie.

Jean Villani rapporte ainsi sa mort : « En 1321, au mois de septembre, mourut le grand et vaillant poète Dante Alighieri de Florence, dans la ville de Ravenne en Romagne, après son retour d’une ambassade à Venise pour le service du seigneur de Ravenne, auprès duquel il demeurait. »

Les premières productions de Dante furent des canzoni et

  1. Benvenuto da Imola. Comment, in Comœd. Dant.
  2. Francesco da Buti. Mem. delia vita di Dante, § 8.