bêtes sauvages qui, entre Cecina et Corneto haïssent les lieux cultivés.
« Là font leurs nids les hideuses Harpies, qui chassèrent des Strophades les Troyens, avec la triste annonce du futur désastre.
« Elles ont de vastes ailes, et des cols et des visages humains, et des pieds armés de griffes, et des plumes à leur large ventre :
« Elles se lamentent sur les arbres étranges. »
Ce dernier trait si simple achève le tableau de cette immense désolation.
Là les désespérés qui loin d’eux rejetèrent leurs âmes[1], gémissent sous l’écorce des buissons, ou, tels que les bêtes des forêts, sont chassés par des meutes infernales. Pour satisfaire le désir de Dante, Virgile interroge l’un d’eux :
« Qu’il te plaise de nous dire comment l’âme est liée à ces arbres noueux, et, si tu le peux, dis-nous si quelqu’une jamais se dégage de tels membres. »
« Alors fortement souffla le tronc, puis le souffle se changea en cette voix : — Brièvement il vous sera répondu.
« Lorsque l’âme féroce quitte le corps dont elle s’est elle-même arrachée, Minos l’envoie à la septième bouche.
« Elle tombe dans la forêt, non en un lieu choisi,
- ↑ Qui, hicis perosi, projecêre animas. Virg.