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INTRODUCTION.

pays : Dieu ou Divinité. Leurs sujets sont persuadés qu’ils ont le pouvoir de faire tomber la pluie du ciel. Ils s’assemblent au mois de décembre pour les avertir que c’est le temps où les terres en ont besoin ; ils les supplient de ne pas différer cette faveur, et chacun leur apporte un présent dans cette vue, » (Hist. gén. des Voyages, t. IV, p. 595.)

En second lieu, la théorie que nous examinons est irréalisable. Elle implique deux choses également impossibles : un pape et un monarque reconnus universellement sur la surface du monde entier. Et ce monarque fût-il reconnu, comment, à des distances si grandes, sans moyens de contrainte, ni souvent de communication, exercerait-il son pouvoir de gouvernement ? Comment, sous des climats si divers, tant de peuples différents de langage, d’idées, de mœurs, de coutumes, offrant tous les degrés du développement humain, depuis l’état sauvage jusqu’à la civilisation la plus avancée, pourraient-ils être régis selon des principes de droit politique et civil uniformes, organiser un tout, une société obéissant à une législation commune, si générale qu’elle fût ? On ne discute point de pareilles rêveries.

Mais, en restreignant même aux nations chrétiennes l’application du système adopté par Dante, qu’on se figure deux souverains indépendants, l’un dans l’ordre spirituel, l’autre dans l’ordre temporel, l’un