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LE PARADIS.

41. « L’une veillait au soin du berceau, et consolait l’enfant en ce premier langage qui ravit les pères et les mères.

42. « L’autre, de la quenouille tirant la chevelure, discourait avec sa famille, des Troyens et de Fiésole et de Rome.

43. « Autant à merveille eût été alors une Cianghella [26], un Lapo Salterello [27], qu’aujourd’hui le seraient un Cincinnatus et une Cornélie.

44. « D’une si reposée, d’une si belle vie entre citoyens, d’une communauté si sûre, d’une si douce demeure,

45. « Marie, appelée à grands cris [28], m’ouvrit l’entrée ; et dans votre antique baptistère ensemble je fus chrétien et Cacciaguida [29].

46. « Moronto fut mon frère, et Élisée : ma femme vint à moi du Val de Pô [30], et de là ton surnom.

47. « Puis je servis l’empereur Conrad [31] et il me ceignit chevalier dans sa milice, tant par bien ouvrer lui fus-je à gré.

48 « A suite j’allai combattre l’iniquité de cette loi, dont le peuple usurpe, par la faute du Pasteur [32], votre juste droit [33].

49. « Là, par cette gent impure, je fus arraché du monde trompeur, dont l’amour souille tant d’âmes,

« Et du martyre je vins à cette paix. »