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Page:Dante - La Divine Comédie (trad. Artaud de Montor).djvu/136

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L’ENFER

dirigeâmes la proue vers le couchant, et, nous abandonnant à la folle entreprise, nous poursuivîmes notre route vers la gauche.

« Déjà la nuit voyait se déployer devant elle toutes les étoiles de l’autre hémisphère ; l’astre polaire ne se montrait plus qu’à l’extrémité de l’horizon : nous avions vu cinq fois reparaître l’éclat argenté de la lune, depuis que nous entreprenions ce grand voyage, quand nous aperçûmes une montagne que la distance rendait encore obscure, et qui était la plus haute que j’eusse encore observée. Nous nous livrâmes à une joie qui bientôt se changea en douleur. Il s’éleva, de cette terre nouvelle, un tourbillon qui vint frapper la proue du vaisseau ; trois fois la tempête fit tourner le navire, puis elle fracassa la poupe, et, comme il plut à cet autre, l’Océan se referma sur nous. »