Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/21

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mais l’esprit et la lettre de Dante seraient à coup sûr disparus. Le vers de Dante est comme un rocher géant, que le dessinateur doit reproduire avec toutes ses fleurs et toutes ses rugosités, et surtout dans sa couleur et sa dimension véritables, sous peine de le dénaturer. — Nous ne sommes plus au temps où les traductions avaient besoin d’être de belles infidèles au contraire, les goûts sérieux et studieux de notre époque imposent rigoureusement au traducteur le devoir de faire connaître dans leur entière nudité les tournures et les images de l’œuvre traduite.

La Monnoye, à qui l’on pouvait s’en rapporter pour bien des choses, en fait d’érudition et de goût, et qui surtout savait parfaitement l’italien, dit quelque part, à propos d’une traduction qu’il avait commencée, des Ragionamenti de l’Arélin : « Vous dirai-je qu’en 1664 j’osai, moi qui « vous parle, entreprendre de traduire les trois « Journées de la première Partie ; j’y travaillai « avec soin, ne négligeant rien pour rendre mon « interprétation exacte. Je ne fus pas longce temps à sentir quelle ne Pétoit que trop. Je « ne l’avois pas assez dépaysée, c’étoit de l’italien