claires[1], il me vint une volonté si forte de parler que je commençai à songer à la manière dont je m’y prendrais, et j’ai pensé qu’il ne conviendrait pas de parler d’elle, mais de m’adresser aux femmes à la seconde personne, et non à toutes les femmes, c’est-à-dire aux femmes distinguées, et qui ne sont pas seulement des femmes. Et alors ma langue se mit à parler comme si elle eût été mue par elle-même, et elle dit : « Femmes qui comprenez l’amour… » Je mis alors ces mots de côté dans ma mémoire avec une grande joie, en pensant à les prendre pour mon commencement. Puis je rentrai dans la ville, et, après y avoir songé pendant plusieurs jours, je commençai cette canzone[2].
Femmes qui comprenez l’amour[3], |
- ↑ C’était probablement le Mugnone.
- ↑ N’est-ce pas là un exemple curieux de la méthode de travail ou de composition du Poète ? Nous le verrons plus loin s’y reprendre à deux fois pour écrire un sonnet.
- ↑ Donne ch’ avete intelletto d’amore… Faut-il voir dans le mot intelletto l’idée de connaissance ou de sentiment ? (Giuliani.)