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LA COMÈTE

— Haut les pattes, que je vous dis ! Et c’est la dernière fois.

En même temps le bonhomme Noël bondissait, menaçant, devant le banquier et sa femme, tandis que Koyakuk couvrait de son arme la grand’mère et la jeune Hélène.

Ils obéirent alors, le banquier lentement, conservant son sang-froid, la vieille dame et sa fille avec la hâte de la terreur. Seule, Hélène Van Dighen ne bougea pas. Et devant le canon brandi, lui touchant presque la figure :

— Je ne veux pas, dit-elle ; je lève les bras quand ça me plaît.

Les deux apaches se regardèrent, hésitèrent un instant devant cette audace imprévue. Mais enfin le premier reprit :

— Je m’en fiche, la petite, on te passe le caprice ; mais gare si tu remues ! Allons, Lantier, fais bonne garde.

Et, laissant au compère la surveillance des lieux, le très digne Père Noël se mit à faire glisser dans le sac de toile tous les cadeaux étalés sur la cheminée. Le collier de vraies perles, le peigne à diamants, la montre-bracelet, la toilette, la jarretière ornée d’agates, l’épingle cerclée de rubis, l’éventail, les gants de Suède, les couteaux de vermeil, le porte-cigare d’or, le camée florentin, la cassolette