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Page:Dantin - Contes de Noel, 1936.djvu/90

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CONTES DE NOËL

vous déposséder d’une si remarquable sculpture ?

En même temps il posait l’objet sur le manteau de la cheminée. Et tour à tour sortirent du sac le collier de vraies perles, le peigne à diamants, la montre-bracelet, la toilette, la jarretière ornée d’agates, l’épingle cerclée de rubis, l’éventail, les gants de Suède, les couteaux de vermeil, le porte-cigare d’or, le camée florentin, la cassolette indoue, jusqu’aux cravates et jusqu’aux boutons de manchettes. Tous les cadeaux sans exception s’étalèrent sur la cheminée ; et l’arbre de Noël, lançant des feux de toutes ses branches, les fit rutiler de nouveau de reflets mobiles et rieurs.

Vraiment cela redevenait une fête de famille. Les nerfs se détendaient. Un délicieux soulagement relâchait les cœurs. Le Père Noël, debout près des étrennes resplendissantes, reprenait ses traits vénérables, était réinstallé dans son rôle bienfaisant. On lui pardonnait presque le grave oubli où il était tombé. Si bien qu’Hélène, retrouvant sa nature taquine et s’adressant au faux Esquimau avec la moitié d’un sourire :

— Laissez-moi voir, commanda-t-elle, ce bijou d’arme que vous avez. C’est bien le moins que je tâte ma surprise.

Il hésita pour une seconde, puis, comme