Page:Dantin - Contes de Noel, 1936.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
96
CONTES DE NOËL

surprise. Car Hélène, revolver au poing, se dressait devant eux et prononçait d’une voix stridente :

— Ah ! on n’ouvrira pas ? Eh bien, vous allez vite répondre à cette sonnette, introduire ces gens-là vous-mêmes. Allons, ouste, haut les pattes, et plus vite que ça !

Et comme ils tardaient un instant :

— Je tire, vous savez, cria-t-elle, et ce n’est pas pour rire !

Ils prirent peur et levèrent les bras.

— Lantier, dit-elle, ouvrez cette porte ; et vous deux, marchez devant moi.

La porte s’ouvrit et les deux hommes s’y engagèrent à reculons, la jeune fille les tenant à trois pas de distance, suivie de près par le banquier, très inquiet de cette audace, craignant quand même d’intervenir et de gâter tout.

Mais à peine en eut-elle dépassé le seuil qu’elle referma vivement cette porte et en tourna la clef, coupant le passage à son père. Puis, changeant de ton tout-à-coup :

— Par ici, dit-elle aux bandits, leur montrant du doigt un couloir ; au bout, l’escalier de service ! Sauvez-vous vite, filez, disparaissez, bonsoir ! — Je fais ça surtout pour toi, monsieur Lantier, ajouta-t-elle : je ne te vois