l’autre, afin que l’homme s’élève et se tourne vers Dieu, communie et s’unisse à lui, en suivant les mêmes degrés par lesquels, au moyen de la merveilleuse subordination des hiérarchies diverses, la divine bonté a fait descendre vers nous les saintes émanations des lumières éternelles. C’est pourquoi les théologiens assignent aux anges la présidence de nos hiérarchies, attribuant à saint Michel le gouvernement du peuple juif et à d’autres le gouvernement d’autres peuples[1] ; car l’Éternel a posé les limites des nations en raison du nombre de ses anges[2].
III. Si l’on demande comment donc il s’est fait que les Hébreux seuls furent appelés à la connaissance de la vérité, nous répondrons qu’il ne faut pas imputer à l’administration des bons anges la chute universelle des peuples dans l’idolâtrie, mais que, de leur propre mouvement, les hommes eux-mêmes sont sortis de la voie qui mène à Dieu, entraînés par orgueil et perversité dans le culte honteux des divinités mensongères. Au reste, nous avons des preuves que les mêmes choses arrivèrent à Israël. « Tu as rejeté la connaissance de Dieu, dit le prophète, et tu es allé après les désirs de ton cœur[3]. » Car ni la fatalité ne domine notre vie, ni la liberté des créatures ne saurait éteindre les lumières que leur envoie la divine Providence ; seulement, à raison de l’inégalité que présentent les différents esprits, ou bien ils ne participent nullement, par suite d’une triste résistance, à l’effusion des splendeurs célestes, ou bien le rayon divin, malgré son unité, sa simplicité parfaite, son immutabilité et sa plénitude, leur est communiqué en des proportions diverses avec plus ou