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mortel, ou tes années, comme les jours de l’homme,
6Que tu recherches mon iniquité et que tu scrutes mon péché ;
7Puisque tu sais que je ne suis pas un méchant, et que nul ne délivre de ta main ?
8Tes mains m’ont formé et m’ont façonné tout à l’entour en un tout, et tu m’engloutis !
9Souviens-toi, je te prie, que tu m’as façonné comme de l’argile, et que tu me feras retourner à la poussière.
10Ne m’as-tu pas coulé comme du lait, et fait cailler comme du fromage ?
11Tu m’as revêtu de peau et de chair, tu m’as tissé d’os et de nerfs ;
12Tu m’as donné la vie, et tu as usé de bonté envers moi, et tes soins ont gardé mon esprit ;
13Et tu cachais ces choses dans ton cœur : je sais que cela était par devers toi.
14﹡Si j’ai péché, tu m’as aussi observé, et tu ne me tiendras pas pour innocent de mon iniquité.
15Si j’ai agi méchamment, malheur à moi ! Si j’ai marché justement, je ne lèverai pas ma tête, rassasié que je suis de mépris et voyant ma misère.
16Et elle augmente : tu me fais la chasse comme un lion, et en moi tu répètes tes merveilles ;
17Tu renouvelles tes témoins contre moi, et tu multiplies ton indignation contre moi. Une succession [de maux] et un temps de misère sont avec moi.
18﹡Et pourquoi m’as-tu fait sortir du sein [de ma mère] ? J’aurais expiré, et aucun œil ne m’eût vu !
19J’aurais été comme si je n’eusse pas été ; de la matrice on m’eût porté au sépulcre !
20Mes jours ne sont-ils pas en petit nombre ? Qu’il cesse [donc], qu’il se retire[1] de moi, et je me remonterai un peu,
21Avant que je m’en aille, pour ne plus revenir, dans le pays de l’obscurité et de l’ombre de la mort,
22Terre sombre comme les ténèbres de l’ombre de la mort, et où il n’y a que confusion, et où la clarté est comme des ténèbres profondes.

* XI. — Et Tsophar, le Naamathite, répondit et dit :

2La multitude des paroles ne recevrait-elle pas de réponse, et un grand parleur[2] serait-il justifié ?
3Tes mensonges[3] doivent-ils faire taire les gens ? Te moqueras-tu, sans que personne te fasse honte ?
4Car tu as dit : Ma doctrine est pure, et je suis sans tache à tes yeux !
5Oh ! qu’il plût à †Dieu de parler et d’ouvrir ses lèvres contre toi,
6Et de te raconter les secrets de la sagesse, comment ils sont le double de ce qu’on réalise ! Et sache que †Dieu laisse dans l’oubli [beaucoup] de ton iniquité.
7Peux-tu, en sondant, découvrir ce qui est en †Dieu, ou découvriras-tu parfaitement le Tout-puissant ?
8Ce sont les hauteurs des cieux, — que feras-tu ? C’est plus profond que le shéol, qu’en sauras-tu ?
9Plus longue que la terre est sa mesure, plus large que la mer.
10S’il passe et enferme et fait comparaître[4], qui donc le détournera ?
11Car il connaît, lui, les hommes vains, et il voit l’iniquité sans que [l’homme] s’en aperçoive ;
12Et l’homme stupide[5] s’enhardit, quoique l’homme naisse[6] comme le poulain de l’âne sauvage.
13﹡Si tu prépares ton cœur et que tu étendes tes mains vers lui,
14Si tu éloignes l’iniquité qui est dans ta main, et que tu ne laisses pas l’injustice demeurer dans tes tentes,
15Alors tu lèveras ta face sans tache, tu seras ferme et tu ne craindras pas ;
16Car tu oublieras ta misère, tu t’en souviendras comme des eaux écoulées ;
17[Ta] vie se lèvera plus claire que le plein midi ; si tu étais couvert de ténèbres, tu seras comme le matin ;
18Et tu auras de la confiance, parce qu’il y aura de l’espoir ; tu examineras [tout], et tu dormiras en sûreté ;
19Tu te coucheras, et il n’y aura personne pour te faire peur, et beaucoup rechercheront ta faveur.
20Mais les yeux des méchants seront consumés, et [tout] refuge périra pour eux, et leur espoir sera d’expirer.

* XII. — Et Job répondit et dit :

2Vraiment vous êtes les [seuls] hommes, et avec vous mourra la sagesse !
3Moi aussi j’ai du sens comme vous, je ne vous suis pas inférieur ; et de qui de telles choses ne sont-elles pas [connues] ?
4Je suis un [homme] qui est la risée de ses amis, criant à †Dieu, et à qui il répondra ; — le juste parfait est un objet de risée !
5Celui qui est prêt à broncher de ses pieds est une lampe méprisée pour les pensées de celui qui est à son aise[7].
6﹡Les tentes des dévastateurs prospèrent, et la confiance est pour ceux qui provoquent *Dieu, pour celui dans la main duquel †Dieu a fait venir [l’abondance][8].
7Mais, je te prie, interroge donc les bêtes,

  1. d’autres lisent : Cesse donc, et retire-toi.
  2. litt. : homme de lèvres.
  3. ou : contes.
  4. c. à d. pour le jugement ; litt. : rassembler.
  5. litt. : creux, vide.
  6. selon d’autres : l’homme est stupide, il est privé de sens, l’homme naît.
  7. d’autres : Mépris au malheur ! selon les pensées … aise, [le mépris] est prêt pour celui dont le pied bronche.
  8. ou : pour celui qui tient †Dieu dans sa main ; voyez Hab. I, 11.