Page:Darby - Le Nouveau Testament 1859.djvu/12

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d’un nom propre comme tel. Ainsi nous avons écrit : notre dieu, notre père, le fils, la parole, l’esprit…

Nous désirons que nos lecteurs comprennent bien le motif qui nous a engagés à imprimer ces mots d’une manière qui ne nous plait guère à nous-mêmes et qui sera peut-être une occasion de surprise pour eux. Nous avons pris ce parti pour parer à un inconvénient qui nous a paru encore plus grand. En parlant de l’esprit, on trouve plus d’un passage où l’état de l’âme et l’Esprit de Dieu sont tellement unis et mêlés ensemble qu’il aurait été hasardé ou même impossible de décider entre un petit e et une majuscule. Or si nous avions mis un petit e au mot esprit, et un grand D au mot Dieu, le résultat aurait été des plus fâcheux, et, en apparence au moins, une dénégation de la divinité du Saint-Esprit. Nous n’avions pas d’autre ressource que de suivre l’exemple du grec, et de ne mettre des majuscules qu’aux noms propres ; ainsi quand Dieu est nom propre, il a une majuscule ; lorsqu’il est appellatif, il a un d minuscule. Nous avons suivi la même règle quant au mot Christ, qui peut être nom propre, ou avoir le sens de « oint ». Ce système d’orthographe nous a été désagréable, nous le répétons, mais il maintient le fond de la vérité, ce qui eût été impossible en en suivant un autre. Pour les lecteurs qui ont l’habitude du grec, cette habitude même ôte tout scandale. Les passages Rom. VIII, 15, et Jean IV, 24 (et il y en a beaucoup d’autres) suffiraient pour faire comprendre la difficulté ; dans ces deux passages, en effet, faire la différence entre Esprit avec un grand E et esprit avec un petit e, et ensuite mettre l’un ou l’autre, eût en tout cas faussé le sens.

C’est à dessein que nous avons écrit quelquefois Christ, et d’autrefois le christ, c’est-à-dire l’oint, le messie. Un