Page:Darby - Le Nouveau Testament 1859.djvu/23

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même. Parler des langues, ou parler diverses langues n’exprime pas du tout la pensée de l’apôtre : le don divin, selon lequel on parlait miraculeusement diverses langues sans les avoir apprises, avait besoin d’un nom qui lui fût propre.

Nous n’avons pas su éviter l’emploi des mots scandale, scandaliser dans une acception qui n’est pas proprement française. Le mot grec σϰάνδαλον désigne littéralement une trappe, dans laquelle on attire les animaux au moyen d’un appât ; nous avons donc, dans plusieurs cas, conservé au mot scandale ce même sens au moral, et avons employé le verbe scandaliser dans le sens de présenter une occasion de chute ou, au passif, d’en trouver une en quelque chose.

Le lecteur, qui comparera notre traduction avec le grec, trouvera, et spécialement au chap. VI de l’évangile de Jean, que nous avons omis quelquefois le έγώ. La langue grecque permet généralement d’omettre les pronoms personnels, à moins qu’on ne veuille mettre la personne qu’ils désignent en évidence ; mais Jean use fréquemment de ce pronom, là où il ne veut nullement mettre l’emphase que l’emploi du moi produirait en français. Nous craignons d’avoir peut-être conservé ce « moi » encore trop souvent, mais comme l’emploi de ce pronom est une particularité du style de Jean, nous avons tenu à le laisser subsister là où cela était possible.

Il y a d’autres expressions de l’évangile de Jean, sur lesquelles nous croyons utile d’arriver l’attention du lecteur, parce qu’il est difficile de rendre en français la force du grec. Ainsi le mot venu dans la phrase « venu de Dieu » de Jean XVI, 30, est le même que le mot sorti des vers. 27 et 28 du même chapitre, où nous lisons : « je suis sorti d’auprès de Dieu », avec la seule différence de la préposition qui l’accompagne. Les vers. 27 et 28 expriment la conscience que le