Je ne cite pas de nouveau les passages de l’Épître aux Éphésiens, et de celle aux Corinthiens déjà cités plus haut. Au commencement, le Seigneur ajoutait à l’Église ceux qui devaient être sauvés. Je ferai seulement re marquer l’expression « si quelque membre souffre, tous les membres souffrent avec lui. » (1 Cor. xii, 26.) Cette expression n’est guère applicable aux membres du corps de Christ qui sont déjà dans le ciel. Ou ce principe de charité ne trouve plus son application, ou l’Église a encore une unité sur la terre, et doit être envisagée comme un corps qui a plusieurs membres, mais dont les membres de ce corps qui n’est qu’un, quoiqu’ils soient plusieurs, ne sont qu’un corps (1. Cor. xii, v. 12.) Mais dans son état actuel, ce corps est imparfait, délabré, ruiné, si l’on veut. Dire cela, c’est ne donner qu’une preuve de plus de la ruine dont j’ai parlé, preuve dont la portée n’est guère estimée, je crois, de ceux qui la mettent en avant.
Le mot apostasie a effrayé plusieurs personnes, et l’on a dit que ce mot n’était pas scripturaire. On se trompe. On s’en est servi parce que c’est le mot qu’emploie l’Apôtre pour désigner ce qui doit arriver avant le jugement. Martin le traduit par le mot de révolte (2. Thess. ii, 3) ; Sacy par le mot d’apostasie[1]. Le terme d’apostasie suppose nécessairement quelque corps ou quel que personne qui a été dans une certaine position, mais qui est tombé, qui a failli, qui n’a pas gardé son origine, etc.
On pourrait faire les mêmes objections au langage de l’Esprit de Dieu lui-même, parlant par la bouche de
- ↑ Voyez aussi la version de Lausanne, Act. ch. xxi, v. 21, la note.