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AFRICAINE.

Vers le commencement de juillet, les pluies vinrent nous avertir qu’il était temps de semer. Nous commençâmes par les semis de cotonniers ; ensuite nous nous occupâmes des champs de mil, de millet, de maïs et de haricots. Dès le grand matin, toute la famille allait à l’ouvrage ; les uns bêchaient, les autres semaient, jusqu’à ce que l’ardeur du soleil nous forçât de rentrer à la chaumière où nous attendaient un plat de Kouskous, du poisson, et un peu de repos. À trois heures, tout le monde retournait aux champs, pour n’en revenir qu’à l’approche de la nuit. Alors nous rentrions tous, et chacun s’occupait soit à la pêche, soit à la chasse. Quand nous étions ainsi occupés à chercher notre souper et la provision du lendemain, nous recevions souvent la visite des chasseurs qui s’en retournaient au Sénégal ; et si quelques-uns furent touchés de notre misère,