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LA CHAUMIÈRE

Le lendemain, M. Dard vint nous voir chez M. Thomas. Ce digne ami de mon père, nous dit qu’il ne pouvait abandonner au Sénégal des orphelins qu’il avait promis de secourir. Je vais, ajouta-t-il, rendre au Gouverneur le congé que j’en avais reçu pour aller passer six mois en France, et je me charge de pourvoir à tous vos besoins, en attendant que je puisse vous ramener à Paris. Un dévouement aussi généreux m’attendrit jusqu’aux larmes ; je remerciai notre bienfaiteur, et il se retira dans la chambre de madame Thomas. Lors qu’il fut parti, madame Thomas me prit à part et me dit que non-seulement M. Dard avait l’intention d’adopter les débris de notre famille, mais qu’il voulait aussi m’offrir sa main, aussitôt que notre deuil serait fini. Cette confidence, je l’avoue, ne me déplut point : car il m’était bien doux de penser que l’homme bienfaisant qui