Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/191

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


― Un œillet d’inde.

― Et celles-là, là-bas ? Oh ! mais, je ne connais pas le nom de toutes ces fleurs.

Et le Prussien s’avance vers une plate-bande qui longe la maison, au grand désespoir de mon père qui lève les bras au ciel et fait à mon grand-père des signes désespérés. Qu’y a-t-il ?

Subitement, je comprends : cette plate-bande se trouve juste au-dessous de la fenêtre de Catherine et là-haut, contre la vitre, on aperçoit l’immobile silhouette de la bonne.

― Pourvu qu’elle ne le voie pas ! me souffle le père Toussaint qui frémit. Et ton père qui a oublié d’enlever les pots de fleurs qui se trouvent sur la fenêtre ! Quelle imprudence ! S’il prenait envie à cette fille d’en faire tomber un ! Ah ! j’aurais prévu ça, moi ! je lui aurais enlevé jusqu’à son pot de chambre et j’aurais cadenassé la croisée. Jean, surveille-la bien, cette croisée.

― Oui, grand-papa.

― Je vais essayer d’engager le Prussien à rentrer.

Mais celui-ci, penché sur la plate-bande,