Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/242

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


― As-tu l’intention de nous faire fusiller, galopin ?

Qu’est venu faire à Versailles le général Boyer ? Voilà la question que chacun se pose et à laquelle personne ne répond. M. Zabulon Hoffner lui-même ne peut nous donner aucune explication. Tout ce qu’il sait, c’est que le général arrive de Metz. Il sait aussi, mais il le dit tout bas, que le maréchal Bazaine a remporté de grandes victoires qui mettent les armées allemandes dans une vilaine situation. Plusieurs armées françaises couvrent la ligne de l’Eure et le général Trochu combine un mouvement tournant de la dernière importance.

― Il se pourrait même, déclare M. Hoffner ― mais n’en parlez pas, je vous en prie ― que le roi de Prusse soit complètement cerné à l’heure qu’il est et qu’il ne reste à Versailles que parce que le chemin de l’Allemagne lui est fermé. Ah ! les Prussiens ne sont pas à la noce !

Ma sœur, qui exerce une surveillance minutieuse sur les allées et venues des soldats qui logent chez nous, qui épie leurs moindres mouvements et les impressions de joie ou de