Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/268

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― Elle dort, déclare la femme de chambre. Le médecin a défendu de la déranger. Vous la verrez demain matin, monsieur Jean. Ah ! cette pauvre madame ! Elle est bien malade, voyez-vous. Nous faisons ce que nous pouvons, pourtant… Quelquefois, il y a du mieux. Ainsi, depuis deux jours elle se lève. C’est déjà quelque chose, puisque dernièrement elle est restée quatre jours couchée. Cette fois-là nous avons bien cru que c’était fini….

Justine parle longtemps. Je finis par ne plus l’entendre. Je ne comprends plus. Je n’ai plus d’idées. Il me semble qu’on m’a coulé du plomb dans le cerveau.

― Voulez-vous vous coucher, monsieur Jean ?

― Oui… Oui…

On me conduit à la chambre qu’on m’a préparée, une chambre du premier étage, tout au bout du Pavillon. D’habitude, je couchais au rez-de-chaussée, dans une chambre contiguë à celle de ma tante.

― C’est moi qui couche là maintenant, me dit Justine. C’est tout à côté de madame. Si elle a besoin de quelque chose, la nuit…

Je suis exténué, j’ai la tête en feu. Je m’en-