dors d’un sommeil lourd. Je fais un rêve étrange, dans lequel je vois passer le paysan que les Prussiens escortaient ― celui qu’on a fusillé, dans le pré ; ― j’assiste à son exécution ; et, immédiatement après le bruit déchirant du feu de peloton, il me semble pendant longtemps, oh ! longtemps, entendre des cris affreux, des hurlements, un vacarme épouvantable… Puis, le bruit s’apaise… et je me vois, fuyant à Versailles, à travers le bois et poursuivi par mon grand-père qui, pour me saisir étend des mains toutes rouges…
J’entends une clef grincer dans la serrure. Je me réveille en sursaut, terrifié, couvert de sueur. C’est Justine qui entre.
― Monsieur Jean, habillez-vous vite… Il est sept heures… Et votre tante… votre pauvre tante…
Une idée me traverse le cerveau. Je me dresse sur mon séant.
― Morte ?
― Non… non… mais…
― Justine ! dites-moi la vérité !
― Venez vite, monsieur Jean…
Deux minutes après, je suis en bas. La