Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/315

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compagnie d’un éclopé, en tête à tête avec un malade !…

― Oh ! Adolphe ! Tu ne t’en fais pas une idée ! Les jours, ça passait encore, mais les nuits, les nuits !… Et ces idées qu’on se fait… ces… idées… quand on n’a pas de nouvelles…

― Ah ! ma foi, assure M. Arnal, je n’ai pas ri tout le temps, moi non plus. Mais, maintenant… Oh ! à propos, j’avais oublié ; il faut que je vous montre…

― Quoi donc ? demande mon père.

M. Arnal sort de la poche de son gilet un papier plié en huit, le déplie avec soin et nous le tend, triomphant. C’est une caricature représentant un gamin de Paris brûlant du sucre, sur une pelle rouge, derrière le dos des Prussiens qui s’en vont, dans l’avenue des Champs-Élysées.

― Hein ? qu’est-ce que vous en dites ?… C’est fameux !