Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/78

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enchantement. Il paraît que ce n’était qu’un canard, un coup de Bourse.

― À Paris, nous dit Mme  Arnal qui en revient, on a envahi la Bourse et l’on a brisé toutes les chaises ; puis, on a été saccager une maison de banque allemande.

Très bien ! ça servira de leçon aux Prussiens.

― Et figurez-vous, continue-t-elle, qu’on a rencontré Capoul dans la rue et qu’on lui a fait chanter la Marseillaise. Si vous aviez pu entendre ça ! C’est un si bel homme, ce Capoul, et il chante si bien !

― Avec la Marseillaise, dit M. Pion, le Français est invincible.

Voilà : À Wissembourg, on n’avait pas chanté la Marseillaise. Maintenant, on va la chanter partout, et, ça va changer de note. J’ai copié tout à l’heure une dépêche ministérielle qui en dit long sans en avoir l’air :

« L’ennemi paraît vouloir tenter quelque chose sur notre territoire, ce qui nous donnerait de grands avantages stratégiques. »

Et j’ai lu un journal qui affirme que « la prise de Wissembourg est une faute commise par l’armée prussienne. »

« Si les Prussiens ont l’audace de s’avancer