Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en France, ajoute-t-il, ils n’en sortiront pas vivants. »


Alors, ils sont perdus, car ils s’avancent à pas de géants. J’en ai déjà planté pas mal, des drapeaux noirs et blancs, sur la carte du Théâtre de la Guerre, dans les Vosges et sur la Moselle ! et il faut que j’en pique encore un sur Wœrth, et un autre sur Forbach, où, pourtant, Frossard a failli vaincre.

Oui, nous sommes battus par les Prussiens, mais battus glorieusement, héroïquement, battus comme Roland à Roncevaux, battus comme une poignée de chevaliers succombant sous les coups d’une horde entière de barbares. Beaux vainqueurs, vraiment, que ces vandales qui s’embusquent pour surprendre les corps les plus faibles et les écraser sans danger ! Beaux vainqueurs, que ces lâches Teutons qui ne savent combattre que lorsqu’ils sont dix contre un !

M. Pion ne dérage pas. Il traite les Prussiens de cochons, de brutes, de sauvages, depuis le matin jusqu’au soir.

M. Beaudrain cite le vers fameux :

À vaincre sans péril on triomphe sans gloire.