Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/94

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« Je suis marié et j’ai une petite fille… Eh bien ! je prie Dieu chaque soir qu’il inspire aux Prussiens une invasion dans notre pays : j’aurais l’occasion d’en tuer.

« Au revoir, monsieur, mais chut ! ― pas une syllabe à personne ni de mon nom, ni de l’acte que j’accomplis. »

Ça vous met de la joie au cœur, des lettres comme ça. On voit qu’on n’est pas abandonné, au moins. Ces manifestations sympathiques doivent remonter rudement le moral de nos troupes. Pourtant, le 24, on apprend que Bazaine est coupé. Il est vrai qu’on annonce, aussitôt, « que le maintien des communications du maréchal avec Verdun et Châlons n’entrait pas dans les plans du commandant en chef ».

« La situation du maréchal Bazaine, dit un journal, est le résultat d’une tactique heureuse. Les Prussiens sont furieux de voir qu’il s’obstine à rester sous Metz. »

Il faut voir comme on se moque, maintenant, du roi de Prusse, de son fils ― notre Fritz ― et de ses généraux ! Quant aux simples Prussiens, ce sont des misérables qui meurent de faim ; mais la France est toujours charitable : lorsque nous les aurons vaincus ― et le jour