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Scène II


L’ABBÉ, MONSIEUR DE RONCEVILLE, MARIE.
MONSIEUR DE RONCEVILLE, entrant avec l’abbé.

Ah ! monsieur le curé… je suis vraiment bien heureux de vous voir. Ça n’a pas dû être gai pour vous, ces derniers temps. Enfin, il ne vous est rien arrivé de fâcheux, c’est le principal. Je ne vous cache pas que j’avais un peu peur pour vous. J’étais venu ces jours passés…

MARIE, qui est entrée un instant auparavant, l’interrompant.

Oui, monsieur le curé, tous les jours, sous les balles, le quartier en feu, M. de Ronceville venait prendre de vos nouvelles. Des fois, j’en tremblais pour lui…

L’ABBÉ.

Mais c’est de l’héroïsme, ça. Vraiment…

MONSIEUR DE RONCEVILLE.

Oh ! mon Dieu, non. Je suis loin d’être un héros. D’ailleurs, j’étais armé. J’avais ma canne.

MARIE.

Une canne !

MONSIEUR DE RONCEVILLE, un peu étonné.

Mais… je n’ai rencontré que de la canaille dans les rues, ces jours-ci… Et puis, je suis habitué au danger. Je suis un dur-à-cuire, moi.

L’ABBÉ.

Ce qui m’étonne, cher monsieur, c’est que vous