nérale, très brève ; et uniquement parce que cet exposé est complètement nécessaire à ce livre. Si réduite que soit l’entreprise je ne me dissimule pas ses périls. S’attaquer à une religion établie ; vilipender un dieu patenté et le traîner sur la claie ; rouler dans la boue du blasphème son escorte de saints et son cortège de vierges — tout cela n’est rien, en vérité. Mais toucher à l’idole des Iconoclastes, à la divinité des Incrédules, c’est une affaire grave ; c’est une chose terrible. C’est une chose dont je me moque. Je prends l’idole, et je la casse en mille morceaux. J’ouvre le ventre de la divinité, et je montre ce qu’il y a dedans : des scapulaires et des chapelets.
La Révolution Française a été, d’un bout à l’autre, un mouvement catholique-romain. Mouvement voulu, prémédité, préparé avec le plus grand soin ; dont l’impulsion fut savamment réglée ; auquel la direction ou la rapidité nécessaires furent imprimées, constamment, avec une habileté sans égale ; dont toutes les péripéties — en faisant la part de la quantité d’imprévu qui trouble toujours les calculs les plus parfaits, calculs qu’on peut rectifier — ne durent rien au hasard et fort peu aux circonstances. Que toutes les puissances qui constituent le pouvoir catholique-romain se soient conjurées en vue de l’opération à accomplir ; ou bien que cette opération soit l’œuvre particulière d’une de ces puissances ; ou bien qu’elle soit seulement d’une façon plus spéciale l’œuvre d’une de ces puissances — c’est un problème que je puis avoir déjà résolu mais que, certainement, je ne peux me poser ici. Le pouvoir catholique-romain est multiforme. C’est une hydre dont les têtes sont, ou ensemble ou à tour de rôle, dirigées vers l’action ; l’une agit, ou les unes agissent, et les autres dorment ou font semblant de dormir ; l’un des cerveaux a conçu le plan et le connaît seul ; ou bien tous les cerveaux sont au courant du projet et doivent contribuer à sa réussite ; ou bien quelques-uns seulement. Quelle part revient à telle ou telle fraction du pouvoir catholique-romain dans la conception, l’élaboration et l’exécution de l’entreprise qui aboutit, pour employer l’expression d’un