Page:Darien - La Belle France.djvu/280

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historien qui vit clair trop tard, à la catastrophe révolutionnaire ? Quel fut l’auteur de la combinaison ? Et quel en fut l’agent ? C’est une question à laquelle je répondrai, sûrement. Peut-être, démontrant que la situation et l’action de la Compagnie de Jésus, à l’époque de la Révolution et à l’époque qui la précéda, n’ont point été étudiées suffisamment, n’ont point été étudiées du tout, et qu’elles auraient dû l’être — peut-être ferai-je apparaître Rodin. Peu importe ici. Je n’attribue à aucun groupe particulier du catholicisme l’idée de la Révolution telle qu’elle se manifesta ; je n’en rends aucun spécialement responsable de sa réalisation. Je dis simplement : l’auteur de la Révolution Française, c’est Rome.

En Alsace, durant la période révolutionnaire, un moine nommé Euloge Schneider, qui avait placé un bonnet rouge sur sa tonsure et qui s’était livré, naturellement, aux excès les plus atroces, fut arrêté. Il fut exposé sur l’échafaud, à Strasbourg, et au-dessus de sa tête fut placé un écriteau marquant qu’il avait déshonoré la Révolution. Rome n’a point déshonoré la Révolution. C’est bien pis. Elle l’a faite.

Le dessein de Rome était celui-ci :

D’abord, prévenir, ou au moins retarder le plus possible, la constitution en réalité des nations modernes ; porter son effort sur celui des peuples qui, par suite de son évolution historique, se trouvait le plus préparé à se créer une nationalité effective ; s’attaquer, donc, à la France ; y paralyser l’action des hommes qui cherchaient à former en fait la patrie française ; empêcher, à tout prix, l’établissement de l’impôt unique sur la valeur de la terre, dont l’application allait infailliblement être faite ; tuer, dans l’ordre des faits, et aussi dans les préoccupations des esprits, les idées que synthétisait et auxquelles donnait naissance cette nouvelle forme de taxation ; tuer aussi les sentiments, les notions et les concepts sur lesquels s’appuyait ce nouveau système d’impôt ; tuer, encore, le régime gouvernemental qui en rendait possible la réalisation.

Ensuite, établir sur les ruines créées de parti-pris, faire