Page:Darwin (trad. Barbier) — Les plantes insectivores, 1877.pdf/436

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
414
DROSÉRACÉES.

glandes de quelques-unes des plantes que nous venons d’énumérer absorbent des matières animales, empruntées aux insectes qu’elles capturent quelquefois au moyen de leurs sécrétions visqueuses.

CONCLUSIONS SUR LES DROSÉRACÉES.

J’ai actuellement décrit, autant que mes moyens me l’ont permis, dans leur rapport avec le sujet qui m’occupe, les six genres connus qui composent cette famille. Tous capturent des insectes. Le Drosophyllum, le Roridula et le Byblis effectuent cette capture uniquement au moyen du liquide visqueux sécrété par leurs glandes ; le Drosera par le même moyen et en outre grâce à la motilité de ses tentacules ; la Dionée et l’Aldrovandia par la fermeture des lobes de la feuille. Dans ces deux derniers genres la rapidité du mouvement compense l’absence de la sécrétion visqueuse. En tout cas c’est une partie seulement de la feuille qui se meut. Chez l’Aldrovandia il semble que ce soit la base seule qui se contracte et qui entraîne avec elle les bords larges et minces des lobes. Chez la Dionée le lobe tout entier, à l’exception des prolongements marginaux ou poils, se recourbe entièrement, bien que le siège principal du mouvement se trouve auprès de la nervure moyenne. Chez le Drosera le siège principal du mouvement est placé à la partie inférieure des tentacules, qui homologi-

    deux pouces de diamètre (5,078 centim.), et, au moyen d’un planimètre, il calcula la superficie de toutes les feuilles, y compris leurs tiges, mais sans y comprendre les tiges à fleurs ; la superficie totale s’éleva à 39,285 pouces carrés, de telle sorte que la superficie totale des deux surfaces s’élevait à 78,57 pouces carrés. En conséquence, la plante, non compris les tiges à fleurs, devait porter le nombre extraordinaire de 2,568,099 poils glandulaires. Les poils furent comptés à la fin de l’automne, et, au printemps suivant (mai), les feuilles étaient d’un tiers à un quart plus larges et plus longues qu’auparavant ; de sorte que, sans aucun doute, le nombre des poils glandulaires avait augmenté et dépassait alors de beaucoup 3 millions.