on remarque un suc hyalin, du protoplasma granuleux et un noyau opaque
ou transparent. Cette cellule se termine en forme de dôme dans une sorte de
turban formé de huit à seize cellules disposées comme les quartiers d’une
orange. Cette petite tête fonctionne comme une glande et s’enveloppe d’un
liquide visqueux, translucide, qui rougit le papier de tournesol ; entre ces
poils on constate l’existence d’autres glandes sessiles formées de huit cellules remplies de granules et différentes des glandes stipitées ; il existe en
outre de nombreux stomates d’une grandeur extraordinaire.
Le 22 mai, M. Morren a examiné au microscope un moucheron qui était
gisant sur une feuille depuis un jour ou deux ; il a eu soin de le soulever
avec tout le mucus environnant et a immédiatement constaté la présence de
monades, de nombreuses bactéries, de cellules de ferment et de formations
mycéliennes appartenant au genre Torula et à des Mucédinées. Ainsi donc
les éléments de la putréfaction et de la fermentation, en un mot de la
décomposition, sont réunis sur les cadavres des mouches qui périssent sur
les feuilles de Pinguicula.
Depuis la lecture du présent volume, les idées de M. Morren paraissent
s’être modifiées. Les phénomènes que présentent les matières azotées placées
sur les feuilles des plantes insectivores ne s’expliquent pas en admettant
une simple putréfaction ; c’est ce que l’auteur a reconnu très-explicitement dans une lecture sur la Théorie des plantes carnivores faite à l’Académie royale de Belgique, le 16 décembre 1875, publiée dans son Bulletin du
même mois et dans la Note dont nous donnons l’extrait page 423 du présent volume.