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ABSORPTION PAR LES GLANDES.

à couper le sommet des vessies de façon à enlever la valve, le col et les antennes et j’observai l’état des glandes ; je les arrosai ensuite avec les solutions pendant qu’elles se trouvaient sur le chariot du microscope ; au bout d’un certain temps, je les examinai avec le grossissement dont je m’étais déjà servi, c’est-à-dire un objectif n° 8 de Hartnack. Toutes les expériences suivantes ont été faites dans ces conditions.

Comme moyen de contrôle j’employai d’abord des solutions contenant, les unes 1 partie de sucre blanc et les autres 1 partie de gomme pour 18 parties d’eau afin de m’assurer si ces solutions produisaient quelque changement dans les glandes. Il était indispensable aussi de s’assurer si les glandes étaient affectées par la section que j’étais obligé de faire du sommet des vessies ; j’expérimentai dans ce but sur quatre vessies ; j’observai l’une deux heures trente minutes après la section et les trois autres vingt-trois heures après la section, mais je ne pus découvrir aucun changement prononcé dans les glandes d’aucune d’elles.

J’arrosai avec une solution de carbonate d’ammoniaque contenant 1 partie de sel pour 218 parties d’eau deux sommets de vessies portant des glandes tout à fait incolores ; au bout de cinq minutes les utricules primordiaux de la plupart des glandes s’étaient quelque peu contractés ; il s’était formé aussi dans les glandes des points et des amas et elles avaient pris une teinte brun pâle. Je les observai de nouveau au bout d’une heure trente minutes et la plupart des glandes présentaient alors un aspect quelque peu différent. Je traitai le sommet d’une troisième vessie avec une solution plus faible de carbonate d’ammoniaque, c’est-à-dire avec une solution contenant 1 partie de sel pour 437 parties d’eau ; au bout d’une heure les glandes étaient devenues brun pâle et contenaient de nombreux granules.

J’arrosai quatre sommets de vessies avec une solution contenant 1 partie d’ammoniaque pour 437 parties d’eau. J’examinai l’une au bout de quinze minutes et les glandes me parurent affectées ; au bout de une heure dix minutes un changement plus considérable s’était produit, car les utricules primordiaux de la plupart des glandes s’étaient quelque peu contractés et contenaient beaucoup de granules. Dans le second spécimen les utricules primordiaux s’étaient au bout de deux heures considérablement contractés et étaient devenus brunâtres. J’observai des effets semblables chez les deux autres spécimens, bien que je n’aie observé ces derniers qu’au bout de vingt et une heures. Les nuclei de beaucoup de glandes semblèrent avoir augmenté de volume. Je coupai et j’examinai cinq vessies sur une branche que j’avais conservée longtemps dans de l’eau assez propre ; les glandes