Page:Dash - Un amour coupable.djvu/311

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Amaranthe se pressa davantage contre son mari.

— Vous allez être fusillé comme un chien, c’est mon droit ; j’en ai l’ordre formel : si je vous sauve, je manque à mon devoir. Il dépend de la comtesse que vous viviez ou que dans dix minutes votre corps percé de balles soit à ses pieds, inanimé…

— Mon Dieu ! s’écria la comtesse.

— Vous l’avez entendu. Les armes sont chargées. Je ne m’emporte plus, vous le voyez, je parle avec calme, j’ai une résolution ferme, et quelle que soit votre décision, je suis sûr de vous conserver. C’est à vous de choisir.

Armand disait vrai : il était plus effrayant dans sa tranquillité que dans sa fureur de la veille. On y voyait une décision immuable. La comtesse la sentit à ce froid mortel que les impassibilités portent au cœur, dans les grandes circonstances de la vie. Elle se tourna vers son mari, elle s’agenouilla à ses pieds.

— Monsieur le comte, lui dit-elle d’une voix ferme, dans une circonstance aussi solennelle, où il s’agit de votre vie et de l’honneur de votre maison, que m’ordonnez-vous de faire ?

— Il faut que je meure, Amaranthe !

— Et lorsque vous serez mort, cet homme ne lâchera pas sa proie. Je puis bien vous jurer de vous suivre, mais il a la force, et je n’arriverai probablement que souillée devant vous.