qu’il eût fini, tous les officiers étaient debout. Un d’eux montra la porte aux enfants :
« F… le camp ! » leur dit-il.
Et ils se mirent à causer entre eux, très vite, en allemand. Le grand sortit, fier comme un doge, en faisant sonner son argent. Stenne le suivit, la tête basse ; et lorsqu’il passa près du Prussien dont le regard l’avait tant gêné, il entendit une voix triste qui disait : « Bas chôli, ça… Bas chôli… »
Les larmes lui en vinrent aux yeux.
Une fois dans la plaine, les enfants se mirent à courir et rentrèrent rapidement. Leur sac était plein de pommes de terre que leur avaient données les Prussiens ; avec cela ils passèrent sans encombre à la tranchée des francs-tireurs. On s’y préparait pour l’attaque de la nuit. Des troupes arrivaient, silencieuses, se massant derrière les murs. Le vieux sergent était là, occupé à placer ses hommes, l’air si heureux ! Quand les enfants passèrent, il les reconnut et leur envoya un bon sourire…
Oh ! que ce sourire fit mal au petit Stenne ! Un moment il eut envie de crier :
« N’allez pas là-bas… nous vous avons trahis. »
Mais l’autre lui avait dit : « Si tu parles, nous serons fusillés », et la peur le retint…
À la Courneuve, ils entrèrent dans une