Page:Daudet - Jack, II.djvu/163

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maison occupée à transformer le logis, à créer de petits salons, des boudoirs, des fumoirs, partout jusque dans les alcôves et les cabinets de toilette.

— Comment ! c’est toi, mon pauvre Jack ? Je parie que tu viens chercher de l’argent. Tu as dû croire que je t’avais oublié. C’est que, je vais te dire, je comptais en charger M. Hirsch qui doit aller aux Aulnettes dans deux ou trois jours pour faire des expériences très curieuses sur les parfums, une nouvelle médecine qu’il a inventée d’après un livre persan… tu verras, c’est étonnant comme découverte !

Ils causaient debout, à demi-voix, au milieu des ouvriers qui allaient, venaient, plantaient des clous, remuaient les meubles.

— J’aurais à te parler très sérieusement, dit Jack.

— Ah ! mon Dieu, quoi donc ?… Qu’est-ce qu’il y a ?… Tu sais que le sérieux n’a jamais été mon fort… Puis, tu vois, aujourd’hui tout est en l’air à cause de notre grande soirée… Oh ! ce sera superbe. Nous avons lancé cinq cents invitations… Je ne te dis pas de rester, parce que, tu comprends… D’abord, ça ne t’amuserait pas… Voyons, puisque tu tiens absolument à me parler, viens par ici, sur la terrasse… J’ai fait arranger une verandah pour les fumeurs, tu vas voir, c’est très commode.

Elle le fit passer sous une verandah à plafond de zinc, doublé de coutil rayé, ornée d’un divan, d’une jardinière, d’une suspension, mais qui paraissait