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Page:Daudet - La Police et les chouans sous le Consulat et l’Empire, 1895.djvu/160

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du corps, MM. d’Aste, du Roy, de Verthamont, de Paumier, la comtesse de Saint-Hilaire. Il ajoute : « Les deux La Rochejaquelein sont de grands chasseurs fougueux et bouillants. Dans leurs courses, ils cassent, brisent, tuent les chevaux. »


II

Quelque intéressants que fussent ces détails, ils ne présentaient rien qui pût servir de base à une accusation contre les La Rochejaquelein. Cette piste fut abandonnée. On suivait toujours celle de Gogué et de ses complices. Elle conduisit tout droit les agents chargés des recherches dans la retraite où se cachait le médecin avec Bertrand-Saint-Hubert. C’était à Bordeaux. Ils y furent arrêtés tous les deux le 10 septembre. Avis en fut donné à Réal par Pelet de la Lozère, son collègue à la direction de la police. La Gironde faisait partie de l’arrondissement dont la surveillance lui était confiée. Il est intéressant de mentionner ici la réponse de Réal. Elle démontre la défiance et les craintes que lui inspirait l’audace des chouans : « Sur toutes choses, mon cher collègue, recommandez que les précautions les plus sévères soient prises pour que les détenus ne puissent être enlevés ou ne puissent s’échapper dans le trajet. »

Quatre jours plus tard, Daniaud-Duperrat, prévenu d’être le trésorier de l’association, se laissa surprendre chez sa sœur, Mme Sablon, au château de la Gaudinière, commune d’Écoyeux, à deux lieues de Saintes, et avec lui Philippe Kémar. Aucune charge positive ne pesait sur celui-ci, si ce n’est d’avoir voyagé avec Gogué. Mais,