pour faire ses noces. Ah ! bien oui ! deux jours de congé ! Pas une minute.
« — Mais, monsieur le marquis…
« — Il n’y a pas de « mais, monsieur le marquis… » Si vous vous en allez deux jours, vous vous en irez tout à fait.
« — Je m’en vais, monsieur le marquis.
« — Bon voyage ! »
Et voilà mon coquin parti… C’est sur vous, mon cher garçon, que je compte pour le remplacer. Les conditions sont celles-ci : le secrétaire vient chez moi le matin à huit heures ; il apporte son déjeuner. Je dicte jusqu’à midi. À midi le secrétaire déjeune tout seul, car je ne déjeune jamais. Après le déjeuner du secrétaire qui doit être très court, on se remet à l’ouvrage. Si je sors, le secrétaire m’accompagne ; il a un crayon et du papier. Je dicte toujours : en voiture, à la promenade, en visite, partout ! le soir, le secrétaire dîne avec moi. Après le dîner, nous relisons ce que j’ai dicté dans la journée. Je me couche à huit heures, et le secrétaire est libre jusqu’au lendemain. Je donne cent francs par mois et le dîner. Ce n’est pas le Pérou ; mais dans trois ans, les mémoires terminés, il y aura un cadeau, et un cadeau royal, foi d’Hacqueville ! ce que je demande, c’est qu’on soit exact, qu’on ne se marie pas, et qu’on sache écrire très vite sous la dictée. Savez-vous écrire sous la dictée ?
— Oh ! parfaitement, monsieur le marquis, répondis-je avec une forte envie de rire.
C’était si comique, en effet, cet acharnement du