sautait dans ma poitrine, je me disais : « La voilà ! »
Veillon qui, tout en mangeant d’un robuste appétit, écoutait attentivement ces confidences entrecoupées des va-et-vient du service, dit à François, sur un ton de reproche :
« Eh bien, maintenant, tu pourras dormir tranquille… Elle est morte avant-hier à Wissous, chez sa sœur, qui l’avait recueillie, il y a quatre mois, quand sa maladie s’est aggravée. »
Du Bréau tressaillit douloureusement… Malade, et tout près de lui, quelques lieues à peine, sans qu’il en eût rien su…
« Comment l’as-tu appris, toi, qu’elle était là ?
– C’est elle qui m’a écrit de venir la voir. Je l’ai trouvée dans le milieu le plus bourgeois, le plus contraire à sa nature, chez Marie Fédor, l’ancien prix de tragédie, devenue Mme Restouble, femme du notaire de Wissous.
– Mais elles se détestaient…
– Oh ! Loulou était bien injuste. Elle en voulait à sa sœur d’avoir renoncé à la vie de théâtre pour épouser son étudiant des beaux jours du Conservatoire. »
Du Bréau se mit à rire :
« Son étudiant ?… Lequel ? elle en avait plus de vingt ?…
– Elle n’en a toujours épousé qu’un, maître Restouble dont les panonceaux reluisent sur la plus coquette maison de Wissous depuis je