Page:Daveluy - À l'école des héros, 1931.djvu/158

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Debout, chien, debout ! Nous nous rendons à Tionnongen sur l’heure. Il me faut voir le capitaine Kiotsaeton. »

Charlot ne bougea pas. Il regardait, mettant toute son âme suppliante dans ses yeux, son faux maître sauvage.

Kinaetenon frappa du pied. « J’ai parlé ! Lève-toi. Faut-il que mon fouet parle plus fort que moi ». Et ce disant, il le leva d’un air menaçant sur Charlot.

Celui-ci obéit alors, serrant les poings de douleur et de colère. Il comprenait le jeu de son ami. Tout valait mieux que le voisinage d’Ossernenon pour lui, en ce moment. Il chargea en soupirant tout le bagage sur ses épaules. Il chancela.

Quelle faiblesse extrême le tenait toujours !

Kinaetenon s’approcha. Les sourcils froncés, il lui enleva son fardeau et le somma de marcher en avant de lui.

Le second Iroquois se mit à rire. « Ah ! ah ! ah ! tu as méprisé mon conseil tout à l’heure, mais tu le suis maintenant, hein ?

— Oui, répliqua durement Kinaetenon. Je veux conserver à tout prix cet esclave pour l’humilier, le bien traiter ou le torturer, à ma guise. Il est à moi, bien à moi, et qu’on ne s’avise pas d’y toucher, tu entends ?