à autre, dis ?
— Quel flot de paroles coule de la bouche de mon frère, répondit Kinaetenon, en haussant les épaules. »
Deux iroquois d’Ossernenon s’avancèrent en ce moment vers eux à la course. Leur figure respirait l’effroi. Ils regardèrent, avec embarras Charlot avant de parler.
— Qu’y a-t-il ? demanda paisiblement Kinaetenon, en faisant signe à Charlot de s’éloigner un peu.
— Il y a, dit l’un des Iroquois, que nous voulons savoir s’il est vrai que les captifs ont obtenu leur liberté, hier à Tionnontogen ? Un Iroquois est venu à la course nous le dire tout à l’heure.
— Oui, répondit Kinaetenon. Cela est vrai.
— Ah ! je me doutais bien que le groupe qui a comploté hier la mort immédiate du Père Jogues et de son compagnon savait qu’aujourd’hui il ne pourrait mettre son projet à exécution.
— Comment ? On aurait tué le Père et l’autre Français sans attendre le retour des anciens ?
— En effet, le Père Jogues a été mis à mort d’un coup de hache, hier soir. On l’avait invité à souper pour mieux tromper sa confiance. En franchissant le seuil de la tente, un