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Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/104

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avec son index, les bois tout alentour. Le plus jeune des Hurons, cependant, restait indifférent au débat. Ses yeux, qui étincelaient, se fixaient sur la jeune fille… Charlot rencontra ce regard un moment. Un pli aussitôt se creusa sur son front. « Un danger, un danger nouveau, s’annonçait déjà… Pauvre Lis-en-Fleur ! Mais il veillerait, et sans relâche, sur cette enfant des bois qu’il… qu’il aimait ! devait-il enfin s’avouer à lui-même. À quoi bon de nouveaux subterfuges avec son cœur ? Il le sentait vaincu, en même temps… qu’éclairé. Ce Huron ne lui enlèverait pas son trésor… Non, non, il veillerait, veillerait…

L’Algonquine attira son attention à ce moment précis, où il regardait peut-être avec trop d’humeur jalouse le jeune sauvage, lequel continuait à fixer la jeune fille.

« Mon frère Charlot, dit-elle avec satisfaction, va être bien content. Il y a des vêtements pour lui en ce paquet et… un fusil et… »

Charlot sourit. « Ma pauvre enfant, tout ceci vous a été offert à vous, non à moi.

— Alors, dit tristement l’Algonquine, mon frère ne prendra pas ce que je lui cède avec tant… tant de plaisir.

— Je n’ai pas dit cela, Lis-en-Fleur. Mais qu’en dira votre compatriote ?