Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/172

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qui approchait toujours.

Bientôt il l’aperçut. Il agitait au bout de son bras un rouleau d’écorce. Il criait : « Soldat Le Jeal, une lettre pour vous. Une lettre des Trois-Rivières, nous ont déclaré les Hurons, qui arrivent à l’instant des postes lointains de Québec et des Trois-Rivières ».

En deux bonds, avec un cri de joie, Charlot eut rejoint le messager. Il remercia et prit d’une main fébrile le rouleau d’écorce dans lequel était en effet enfoui un petit feuillet blanc. Ce feuillet était couvert des caractères fins et élégants de Perrine.

Le messager sourit devant le contentement du jeune soldat. Il prit congé, disant : « Les Pères vous prient de ne pas vous troubler au sujet du repas de ce midi. Tenez, voici quelques provisions. Mangez à l’ombre de ces grands arbres et lisez et relisez, à loisir cette lettre de quelqu’un qui vous est sans doute bien cher. Votre figure est radieuse.

— Certes ! C’est ma sœur chérie qui m’a écrit.

— Alors, je comprends… Au revoir, donc, à ce soir pour le salut de cinq heures, en l’honneur de la belle fête du jour.

— Oui, oui, c’est la fête de la Visitation aujourd’hui, je le sais. Aimable coïncidence !