Aller au contenu

Page:Daveluy - La Lutte pour l'Empire de la mer.pdf/32

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Après la destruction de la première escadre du Pacifique, la tâche de la marine japonaise n’était pas terminée. Quatre mois ne s’étaient pas écoulés depuis la prise de Port-Arthur qu’une nouvelle escadre russe venait de nouveau lui disputer l’empire de la mer. La situation était grave. Le moindre succès des Russes remettait en question les résultats obtenus jusqu’alors. Certes, la force navale qu’amenait Rojestvenskii renfermait bien des germes de faiblesse. Composée d’éléments hétérogènes, armée hâtivement, montée par des équipages inexpérimentés qui avaient donné des marques d’indiscipline, elle ne paraissait pas en état de disputer la victoire. Cependant la fortune est si capricieuse qu’on ne saurait prendre trop de précautions pour retenir ses faveurs. Le gouvernement japonais devait être d’ailleurs moins préoccupé du résultat de la rencontre que du lieu où elle se produirait.

La situation générale n’avait aucun point commun avec celle du début de la guerre. L’escadre russe n’avait et ne pouvait avoir qu’un seul objectif gagner Vladivostok afin d’y rallier les croiseurs, les torpilleurs et les sous-marins qui s’y trouvaient et de remettre les bâtiments en état. Avant d’avoir atteint sa base, cette escadre n’était pas inquiétante ; le souci constant de son ravitaillement en cours de route la condamnait à rester sur la défensive. Dès lors, il importait peu de l’arrêter ici ou là ; le principal était de l’attaquer dans les conditions les plus favorables.

Le problème qu’avait à résoudre l’amiral Togo ne lais-