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Page:Daveluy - La Lutte pour l'Empire de la mer.pdf/62

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gna à toute vitesse. Entre la queue de la deuxième escadre japonaise et la tête de la cinquième, il y avait un large espace libre. C'est dans ce créneau que s'élancèrent l’Askold et le Novik, suivis de loin par la Pallada et la Diana (Figure 9).

Pour justifier cette étrange défection, on pourra arguer que l'ordre de l'empereur était de se rendre à Vladivostok. Encore une fois, c'est entendu. Mais cet ordre ne s'adressait qu'au commandant en chef qui était seul juge d'en régler l'exécution de la façon qu'il jugerait convenable. C'était à ce dernier seul à apprécier la situation, et il n'appartenait pas au chef de la division des croiseurs de lui fausser compagnie, même en s'appuyant sur des instructions antérieures s'il y en avait puisque le commandement avait changé de mains. En aucun cas, il ne fallait abandonner son chef, et, puisque l'amiral Oukhtomskii accusait par sa manœuvre son intention de retourner à Port-Arthur, c'est là qu'était le rendez-vous en cas de séparation. D'ailleurs, à l'exception du Novik, aucun des bâtiments qui prirent l'héroïque parti de se sauver n'avait en réalité l'intention d'aller à Vladivostok. Sous des prétextes futiles, ou sous aucun prétexte, ils allèrent désarmer dans des ports neutres. N'eût-il pas mieux valu à tous points de vue que l'escadre se retrouvât au complet à Port-Arthur ?

Après les croiseurs, ce fut le tour des contre-torpilleurs. Ces bâtiments, qui ont reçu un armement spécial en vue de garantir les cuirassés de l'approche des torpilleurs, choisirent le moment où l'escadre allait se trouver en butte à des attaques répétées pour suivre l'exemple des croiseurs. C'est déconcertant. Dira-t-on