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Page:Daveluy - La Lutte pour l'Empire de la mer.pdf/68

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le Novik, peut être considéré comme ayant été perdu du fait de l’ennemi. Les avaries éprouvées par les autres justifiaient-elles l’affolement qui a conduit un cuirassé, deux grands croiseurs et quatre torpilleurs à aller désarmer dans les ports neutres ? C’est la question qui se pose maintenant.

De tous les bâtiments russes, le Tsésarévitch est celui qui a le plus souffert. Pendant la seconde phase du combat, il servit d’unique objectif à l’ennemi, d’abord en sa qualité de bâtiment amiral, puis par suite des circonstances que l’on connaît. Dans quel état se trouvait-il exactement ? Les premières dépêches le représentaient dans un état pitoyable : le gouvernail brisé, les machines avariées, toutes les superstructures hachées, les canons démontés, les batteries encombrées de morts et de blessés. Bref, il n’était pas réparable.

En réalité, il n’avait pas une seule plaque de cuirasse traversée, il n’avait pas un seul canon démonté ; son gouvernail et ses machines étaient intacts ; il avait 8 tués et 22 blessés. Il faudrait remonter loin pour trouver un combat aussi peu meurtrier. La seule avarie importante était celle de la cheminée AR qui présentait une énorme déchirure sur toute sa hauteur. Les autres avaries n’intéressaient que les accessoires de coque qui sont d’avance sacrifiés dans un combat ; les photographies qu’on nous a montrées de manches à vent tordues, de kiosques brisés, ne laissent pas d’être impressionnantes, mais ces dégâts n’offrent aucune gravité. Le bâtiment, en raison de la situation critique dans laquelle il s’est trouvé, a reçu un nombre considérable de projectiles ; mais tous ceux qui ont frappé sur les parties cuirassées n’ont produit aucun effet ; trois seulement