Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/138

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cune solution ? La scène dont elle venait d’être témoin n’avait que deux sens. Ou bien, il fallait en tenir seule responsable l’Indienne audacieuse et coquette ; ou bien, n’ayant pas été repoussée une première fois en ses démonstrations, elle s’enhardissait et jouait avantageusement son rôle… Mais qui lui avouerait jamais la vérité ? Les inculpés ? Elle ne les croirait ni l’un, ni l’autre, hélas ! Charlot ? Son frère chargerait tout de suite la Huronne dont il avait eu à se plaindre lui-même. Pourtant, comme il avait su, lui, s’en débarrasser avec énergie… Tandis qu’André, plus débonnaire, ou plus sensible à la beauté, peut-être, savait moins réagir… Perrine se redressa avec une confusion inexprimable… Pourquoi demeurait-elle ainsi sans indulgence vis-à-vis d’André ? Après tout, qu’était-ce que cette scène ridicule ? Elle devait mépriser les manèges de cette fille des bois, les ignorer, regarder d’un peu haut des faiblesses incompréhensibles chez un homme de la valeur d’André de Senancourt. Elle prit une glace. Elle examina la figure qu’elle lui renvoyait. Oui, cela pouvait aller, elle possédait des traits agréables d’expression et ses cheveux blonds l’auréolaient de lumière… On le lui avait si souvent dit que force lui était bien de le croire. Mais alors, elle n’avait pas à